Gustave Courbet
Renard dans la neige était l’une des quatre peintures sur le sujet de la chasse et du gibier qui ont été acclamées par les critiques lors du Salon de 1861. Ici, Courbet représente le renard en train de dévorer un rongeur qu’il vient d’attraper. L’animal est concentré sur l’action de manger mais est également aux aguets, avec le derrière levé, prêt à fuir s’il est menacé. La fourrure du renard est peinte avec une grande maitrise, sans réalisme mais tout en conservant les qualités de la peinture, il rend un sentiment virtuel tactile de la profondeur et de la texture du pelage de l’animal.
Renard dans la neige nous donne le sentiment d’identification profonde de Courbet avec les animaux qu’il peignait et chassait. Ici le renard, fier et fort, est le prédateur plutôt que la proie. Dans ce tableau, on peut observer la compréhension clair et froide de l’artiste envers le monde naturel : son respect pour les animaux sauvages, leur habitat et leur moyens de survie. Une telle vue devenait rare dans un monde qui plongeait la tête la première dans la révolution technologique, avec ses conséquences néfastes. L’image nous parle à nouveau dans notre vie remplie de ces conséquences. Le renard dans un paysage enneigé était l’un des premiers exemples de ce qui allait devenir la spécialité de Courbet : des paysages peints avec des couleurs neutres imposées par la neige n’étaient pas courants à l’époque et les collectionneurs lui demandaient souvent un paysage enneigé.
La plupart d’entre nous est basée en Pologne. Vous pourriez penser que c’est un pays froid avec des ours polaires dans les rues mais cet hiver a été plutôt doux et sans neige, j’en ai presque oublié que nous étions en décembre ! :)