Le terme « nature morte » n'apparaît qu'au cours du XVIIe siècle. Avant 1650, on parlait de « pièces de fruits », de banquets ou de déjeuners. Il est évident que ces œuvres ont connu un plus grand engouement après que l'artiste néerlandais Ambrosius Bosschaert a reçu mille florins néerlandais pour une composition florale alors que le prix d'un portrait en Hollande vers 1625, s'élevait à environ soixante florins néerlandais. Plus tard, la représentation de fleurs, d'animaux morts et d'objets est devenue plus symbolique puisque chaque sujet a fini par prendre la connotation religieuse qu'on lui attribue dans la Bible. Par exemple, les natures mortes avec des raisins secs, des pommes et des poires représentaient le sang du Christ, Son amour pour l'Église ou la douceur avec laquelle se fait la transformation en Homme, tandis que le homard représente la résurrection. Sont aussi présents dans ces tableaux, des emblèmes ainsi que des symboles religieux et politiques cachés. D’ailleurs, la fracture religieuse entre les Catholiques et les Protestants, entre le Sud et le Nord, a contraint de nombreux peintres à devenir plus allusifs dans leurs œuvres. De plus, ces tableaux contenaient aussi des proverbes cachés ou bien, ils étaient destinés à être seulement vus dans certains milieux. Les natures mortes de poissons étaient principalement réalisées à la Haye, qui était un marché important. Les natures mortes de petits-déjeuners étaient une spécialité de Haarlem tandis que celles des fleurs étaient très prisées à Utrecht. Tous ces tableaux témoignent d'un changement des mentalités et des modes de pensée.
J'espère que vous survivrez à tous ces repas en cette période de Noël !