Cette œuvre d’art vous est présentée grâce au Statens Museum for Kunst au Danemark. Merci :) !!
Malgré de grands efforts assidus dans la recherche, personne n’a jusqu’à présent fourni une interprétation entièrement satisfaisante du sens sous-jacent de cette gravure sur fer. Les spécialistes ont cherché en vain une source littéraire dans la mythologie antique et les légendes allemandes. La gravure montre un cavalier nu, les cheveux et la barbe en bataille et hirsutes, son apparence ressemblant beaucoup à celle de Dürer lui-même, agrippant une femme tout aussi nue, à la poitrine généreuse, et l’enlevant sur une créature cornue rappelant le cheval, vraisemblablement une de ces licornes dont beaucoup ont entendu parler mais sans jamais en voir. Est-ce une référence cachée à quelque chose de privé? Une anecdote qu’il crée lui-même? Dans tous les cas, l’image continue d’être un puzzle, une curiosité insoluble défiant nos esprits et notre imagination, obligeant les spectateurs à regarder l’image plutôt que de seulement la remarquer. Seules six eaux-fortes sur fer de la main de Dürer sont connues aujourd’hui. Le Département des Estampes et des Dessins possède des estampes de chacune d’entre elle, et même d’une qualité inhabituellement haute – imprimées avant que la rouille ne se soit installée! Habituellement, les graphistes utilisent des plaques de cuivre ou de zinc pour l’eau-forte, mais Dürer choisit d’essayer les plaques de fer. Chaque fois qu’il imprime, la plaque couverte d’encre rentre en contact avec une feuille de papier humide. Cela finit par créer des taches de rouille qui apparaissent comme des ombres sur le papier. Pour un artiste aussi perfectionniste que Dürer, c’est probablement une raison suffisante pour retourner à la gravure sur bois et sur cuivre.