Avant de mettre au point la méthode de la tempera à l’amidon (qui restera comme sa contribution à la peinture), Otto Walter Beck était un portraitiste accompli. Il fut chargé de réaliser 80 portraits différents de vétérans de la Guerre Civile après son arrivée à New York, capturant cette bravoure vieillissante d’un conflit qui divisa la nation.
Plus tard, le Smithsonian American Art Museum exposa et acheta ces peintures, conservant une collection de la fierté et du patriotisme des premiers essais de ce peintre alors moins connu. Bien qu’il expérimenta plus vers la fin de sa vie, ces œuvres attestent de la sensibilité et du dévouement au dynamisme de cet artiste merveilleusement talentueux.
Dans Le Joueur de tambour, le soleil frappe la tête du sujet de façon presque brutale, l’obligeant à se protéger les yeux. Son intensité se reflète dans l’herbe autour de lui, les formes ambrées s’estompant dans la brise. À la différence des tiges qui ploient devant lui, la tenue du jeune homme bouge, s’enroule autour de lui et s’évase sous son bras levé.
Bien qu’immobile, le sujet de Beck semble en mouvement, soit avec le vent, soit avec la Terre en-dessous. Ce “flow” est un effet qu’il passa une bonne partie de sa vie à tenter de maîtriser – jusqu’à ce qu’il mette au point la technique mentionnée plus haut. En utilisant de l’amidon comme base pour la tempera, Beck réussit à obtenir une viscosité qui lui permit de rendre ce mouvement fluide et glissant qu’il recherchait dans ses premières œuvres.
Walter Beck et son ami W.B. Yeats avaient pour habitude de passer du temp à Innisfree, une île pittoresque au milieu d’un lac. Vous pouvez en lire davantage sur ce lieu magnifique et son influence sur ces deux artistes dans l’article "A Search for Solace at Innisfree Gardens".
- Anthony deFeo