La Vuelta del Malón (Le retour des pilleurs ) by Ángel della Valle - 1892 Museo Nacional de Bellas Artes La Vuelta del Malón (Le retour des pilleurs ) by Ángel della Valle - 1892 Museo Nacional de Bellas Artes

La Vuelta del Malón (Le retour des pilleurs )

peinture à l'huile •
  • Ángel della Valle - octobre 10, 1852 - juillet 16, 1903 Ángel della Valle 1892

Malón est le nom donné aux raids des Mapuches dans les territoires espagnoles, chiliens, et argentins du 17 au 19ème siècles, tout comme aux représailles des factions. Juan Ignacio Molina a décrit le malón chez les Mapuches comme le moyen d’obtenir justice chez eux : « La famille lésée se garde souvent le droit de poursuivre les agresseurs et de les punir. Les dénominations et les distinctions, utilisées dans les jurisprudences, sont dérivées de ces abus. Ce peuple, nonobstant leur penchant pour la violence, utilisent rarement les armes pour régler leurs conflits privés mais les règlent plutôt avec les poings ou avec des bâtons. »

Le malón, comme tactique contre les espagnoles, inventé par des dirigeants tels Lientur, consiste en une attaque surprise perpétrée par les guerriers Mapuches contre les populations blanches, les haciendas, les aménagements et les fortifications au Chili et en Argentine afin d’obtenir les chevaux, le bétail, des provisions et des otages, souvent des jeunes femmes. L’efficacité des attaques résidait dans le fait que ces attaques rapides sans ordre officiel ne permettaient pas aux communautés d’organiser leur défense, et elles laissaient derrière elles des populations dévastées incapables de contre-attaquer.

Au Chili, les Espagnoles répondaient par un système de fortifications, La Frontera, protégée par une armée de métier qui patrouillait le long du fleuve Bio Bio. En Argentine, où au 19ème siècle, les Mapuches avaient ravagé la frontière sud, le gouvernement a répondu en construisant des avant-postes en bois, voire même des fortifications, par exemple la Fortaleza Protectora Argentina et Zanja de Alsina, une tranchée qui couvre une centaine de kilomètres au travers des Pampas pour rendre les incursions plus difficiles. Finalement, le gouvernement argentin a envahi et a conquis le territoire Mapuche lors de la Conquête du désert dans les années 1870, pour éliminer les peuples aborigènes du pays. Heureusement, les Mapuches et les autres peuples aborigènes ont résisté à ces tentatives et ont survécu jusqu’à aujourd’hui.

Ángel della Valle est né dans une famille d’immigrés italiens à Buenos Aires en 1852. Il a fait preuve très tôt de qualités artistiques et même si son père est décédé en 1871, il a pu partir en Italie l’année d’après avec l’accord de sa mère. Il a étudié à Florence avec Antonio Ciseri. Il est rentré en Argentine en 1883, a créé un atelier dans la maison familiale et s’est rapidement identifié à un groupe d’artistes qui sont devenus plus tard les fondateurs d’El Ateneo, un salon artistique qui incluait également des écrivains et des musiciens. En 1893, ce groupe est devenu la première exposition artistique régulière en Argentine.

Les meilleures œuvres de Della Valle sont celles qui représentent la campagne, le gaucho et les scènes de la vie quotidienne. En 1892, il a réalisé ce qui est probablement son tableau le plus célèbre Le retour du Malón. L’année d’après, la peinture était exposée au pavillon de l’Argentine lors de l’exposition universelle à Chicago.

- Clinton Pittman

Si l’art de l’Amérique Latine vous intéresse, nous vous invitons à lire cet article en anglais « Exploring the History of Mexico in the Murals of “the Big Three ».