Intérieur d'un cloître Dieguinos

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Intérieur d'un cloître Dieguinos représente une scène de genre, dans laquelle l'atmosphère religieuse est évoquée par la lumière et l'ombre. L'ordre franciscain des Dieguinos porte le nom des tribus indigènes de San Diego ; les Frères furent les premiers européens à entrer en contact avec ces peuples. Leurs monastères abritaient les malades et les sans-abri, représentés dans le tableau par l'homme assis sur les marches, à l'écart de la conversation entre les frères. Le genre de cette peinture était approprié pour une femme au XIXe siècle, mais c'était aussi un moyen pour Juliana Sanromán de montrer son talent artistique dans l'arrangement des figures, la construction architecturale et les dégradés de lumière. Juliana Sanromán et sa sœur Josefa Sanromán (1829- ?) sont parmi les femmes peintres mexicaines les plus importantes du XIXe siècle. Des documents de leur travail sont apparus dans les catalogues d'exposition de l'Academia de San Carlos, où Juliana a montré Intérieur d'un cloître Dieguinos autour de 1849. Les femmes n'ont été autorisées à fréquenter l'académie qu'en 1888, on suppose donc que les sœurs ont pris des leçons privées avec le peintre espagnol Pelegrín Clavé (1811-1880), le directeur de l'académie. Les thèmes de Sanromán sont ceux qui ont été jugés appropriés pour les femmes de sa classe - intérieurs domestiques et religieux, arts et artisanat - mais leurs peintures représentent aussi une appréciation florissante des scènes de la vie quotidienne, basées à la fois sur la tendance réaliste et sur l'idéalisation romantique des thèmes nationaux. Cette tendance sera connue sous le nom de costumbrismo en Amérique Latine, et continuera de croître, en marge de la peinture académique. L'exposition publique de l'œuvre de Sanromán fut interrompue en 1850, lorsqu'elle se maria, deux ans seulement avant sa mort prématurée.

Texte d'Eliane Pinheiro

Ce chef-d'œuvre appartient à l'origine à la Collection Kaluz, Mexico, Mexique, mais jusqu'au 17 novembre au Museu de Arte de São Paolo, vous pouvez le voir à l'exposition Women's Histories qui présente près de cent œuvres datant du 1er au 19ème siècle.

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